HARAKANIEMENTA 12 C

 

Le 04 janvier 2021 à Helsinki – Harakaniementa 12 C

 

 

Je marche dans un rien de tout. Il ne me reste rien. Il ne reste que moi et elle. Moi et ma Lizzie. Seules dans le froid.

Elle a volé au dessus des nuages, depuis le hublot de l'avion, ses petits yeux vert de chat blanc ont pus voir au dessus du ciel. On a volés, il a fait soleil, car oui, merci, au dessus des nuages rien n'empêche le soleil de briller. Alors j'ai absorbée ces dernières heures de lumière au dessus des Terres avant de m'y replonger bien plus profondément que jamais. Je sais qu'en dessous il fera froid, alors je ferme les yeux et laisse la lumière éblouir mon visage.

 

Je ne me reconnaît pas dans le miroir, pourtant, mon visage ne m'a jamais semblé aussi familier. Cheveux noirs sous la neige, mon regard transperce tout ce qu'il rencontre. Je regarde toutes les personnes que je croise dans les yeux « me voyez-vous ? Moi je vous vois ».

Je me sent toute petite. Habillée en -40. C, vêtements de ski et bottes plus grandes que mes propres jambes, emmitouflée sous mes milliards de couches, ils sont tous en jean. Chapka et déguaîne de russe, Svetlana se serait-elle plantée de pays ?

Architecture carrée et austère. Mes yeux scrutent désespérément le moindre signe d'ornementation possible mais rien. Bâtiment carré, fenêtre carré, même pas de volets pour habiller le bâtiment. C'est froid. Les rues sont grandes, les bâtiments sont gros. Mais je ne trouve pas la finesse du détail. L'extérieur m'inquiète. Où sont les bars que j'aille me mettre au chaud dans le réconfort d'une bière et d'humains alcoolisés ?

Je le sent, je veux écrire. Rien ne me plaît encore, c'est pour ça que je suis là. Pour détester, pour avoir peur et froid, pour être seule, pour être forte, pour réapprendre à comprendre, pour commencer à regarder l'intérieur sans se laisser intimider par la froideur apparente.

Je ne ressemble à rien. J'ai l’impression qu'ils m’observent. C'est qui c'te française qui se prend pour une russe ? Habille toi normalement non ?

Évidemment, sous mes couches de fourrures et mes cheveux noirs, il semblerait que je joue à ne plus être Hosana. Restée à Marseille, en France, je porte encore un peu de vous, un peu de toi, et de toi, vos odeurs, rires et chaleurs qui bientôt disparaîtrons pour laisser la place à ceux que je ne connais pas encore.

 

Ne bois pas toute la bouteille.

 

Je suis bien partout. Presque tendu par la condition m'étant donnée, je file l’arranger à coup de guirlande, de coussins et de plaides. Ma religion est celle du confort, sinon je m'enterre.

Mais qu'est-ce que je fou là ? J'comprend pas grand chose à ce qui m'arrive, comme si tout m'échappait, moi tentant de retenir chaque éléments. Déréalisation, je me sent hors de mon corps, hors de mon monde. Je ne m'appartiens déjà plus, je laisse Hosana partir, Svetlana prend la force, transition en lévitation.

Lizzie s’interroge. Elle non plus elle sait pas trop c'qu'elle fou là. « Putain mam ques tu fais avec moi on s'caille bordel ». Je la sent trembler dans le sac dans lequel je la balade, il neige, alors je la couvre avec mon écharpe « on y est bientôt nounou ». Où ça d'ailleurs ? Je suis nulle part.

Premier jour dans une ville, j'observe les rues qui seront bientôt miennes, je scrute l'horizon que je ne peux m'empêcher de vouloir déjà posséder. Impatience. Mais il faut que j'apprenne à apprécier, apprécier n'être encore rien dans un monde qui à tout à m'offrir. Apprécier ce qui plus tard aura une histoire. Apprécier n'être qu'au début de ce qui m'aura lancé. Aujourd'hui je ne suis plus personne. Demain j'existerai déjà un peu plus. Qu'en sera-t-il à la fin ?

 

Je vais essayer de ne pas finir la bouteille maman. Mais faut dire que cela me réchauffe fortement.  

 

 

 

SVT - XXXX


VITAMINE D

 

07 Janvier 2021 – Vitamine D

 

 

Je marche le long du cours d'eau à moitié gelé. Je suis confuse entre repère et distance, je m'écarte quand je sent que le verglas pourrait faire tomber mon corps incertain dans ce liquide que la nuit n'adoucit pas.

Les plages sont recouvertes de neige, le parc en pleine après-midi est plongé dans la nuit. Les gens se baladent dans cette obscurité qu'ils ne doivent sans doute même plus notifier.

Je cherche dans le ciel surplombé de nuages une faille qui pourrait me mener au soleil, mais rien. Je le savais, qu'il ferait sombre, qu'il ferait froid. Je le savais, que je marcherai seule en quette de rien. Mais j'aime bien. Un peu de cannabis ne me ferais pas de mal. Moi qui n'en fume plus depuis assez longtemps, en cet instant j'aimerai retrouver ma routine d'aventurière qui avant de s'enfoncer dans un périple complexe, décide de se fumer un gros joins pour ne plus rien comprendre et laisser l'amusement d'une absurde situation s'épanouir. Mais je n'ai pas de cannabis. Je vais aller rencontrer ma prochaine bière. Elle fera aussi son taff faut dire.

 

 

 

[ Après une longue et froide marche, l'idée d'une bonne bière au chaud me ronge. Mais je n'arrive pas à rentrer dans un bar. Seule et perdu, seule et sans repères. Seule à ma table dans une ambiance rock n roll. Tout est noir, sombre, éclairé par la lueur de quelques bougies. La musique me tape le crâne, mais j'y suis bien.

Je peux enfin savourer ma bière sereinement.

Seule mais pas sobre.

C'est quand j'écris que je n'ai soudainement plus rien à dire. Il faut dire que je rock n roll perturbe la poésie de ma balade du jour autour du lac gelé, des plages de glace.

 

 

Ils sont où mes putains de Vikings ? Je les regardes tous de loin. Depuis mon coin sombre dans ce bar sombre.

Ils ne sont pas bruyants les gens ici. Si j'ouvrai la bouche, je ferai plus de bruit qu'eux tous réunis.

 

Je met mes écouteurs car j'avoue que cette musique en fond ne m'inspire définitivement pas.

Là, je me sent plonger. Profondément. La lueur de la bougie souligne l'obscurité. Ma solitude deviens une bulle pleine de sens. A écrire à ma table, je sent que c'est ça que je veux ressentir. Le confort solitaire inspiré par l'inconnu d'une capitale étrangère.

Je prend confiance. En mes choix, quand je fais ça, quand je suis là, avec tous les éléments pour me faire tant aimer écrire.

Je sent le froid passer par la vitre qui me sépare de la rue des bars. Moi qui désespérais d'en trouver un, aie atterris dans une rue pleine d'eux

 

God bless the beer

 

 

Svetlana au fond les observes de ses grands yeux bleu.

Regard perçant souligné par le eye liner parcourant le contour de son émerveillement.

Musique tribale dans les oreilles, hard rock étouffé par ses écouteurs.

Elle n'en est encore une fois que plus décalée.

Rien à voir avec rien ?

 

- I will take an another beer please. J'ai pris la plus violente.

Mes cheveux noirs vont bien avec cette ambiance gothique. 

There's no problems right now, Just maybe feeling a bit lonely. Where are my new friends ? Cannot wait anymore.

Je vais pouvoir tituber naïvement entre les gros blocks d'Helsinki, à la recherche désespérée de finesse et de détails.

Faites moi exploser ces affreuses façades vitrés, ces enseignes lumineuses. Expédiez-moi dans les fins fonds de votre pays, de grande ville en grande ville, il me manque le trou du cul du monde.

Le bar s'est sérieusement remplis, je ne m'en replis que d'avantage dans mon coin, avec ma dark beer à 9.2 %

 

 

 

Ils boivent du vin comme des vampires.

 

Ils sont sortis du bar amoureux et complètement ivres,

leurs yeux se baladant dans l'espace,

ne cherchant rien, regardant tout,

défiant toute symétrie dans leurs orbites.

Et moi aussi je commence à sourire bêtement,

le cœur enjoué, envie de danser,

de sauter sur les épaules des inconnus.

- But i'm still lonely

La dame a fumé sa clope en 1 minute pour ne pas avoir froid trop longtemps

Humains foutrement adaptables.

Je n'aurai pas regardé dehors, je ne l'aurai même pas vu disparaître.

Partie et déjà là.

Partie sans ne jamais avoir quittée son siège.

Elle le regarde avec ses faux-cils qui détruisent son visage,

Rien de pur.

Que peux-t-elle bien pouvoir lui dire ?

Almost feel like I had to say goodbye. ]

 

 

 

Je commence à prendre mes repères, comprendre la géographie de la ville, savoir rentrer dans mes affreux bâtiments sans GPS.

Ces gros blokoss commencent à s’adoucir, à devenir familiers. Le port juste à côté lui aussi promet de me tenir compagnie en temps de recherche de poésie.

Je perd un peu trop de cheveux, cette couleur les as bousillés.

J'ai bien vite transformé l'espace vide qui me sert d'habitation en un lieu chaleureux, comme je l'aime. J'suis forte quand même. Contente de moi, quand je répond à mes peurs par des réponses si adéquates. « J'aime pas ici, comme ça »  ok allons changer tout ça  « c'est bien comme ça, je suis bien ici ».

 

 

 

SVT - XXXX


DE L'AUTRE COTE DU PONT

 

08 Janvier 2021 – De l'autre côté du pont

 

 

Pour ma balade du jour, comme pour les précédentes, je sors quand la nuit s'installe. Pas le temps de voir le jour, j'arrive toujours après. Facile à rater. Mais je m'habitue à la pénombre, à marcher dans le mystère, à découvrir ce que je connaîtrai bientôt familièrement. Je découvre les endroits où je pourrai passer mes précieux instants. Je me projette, sur ce banc, face à la mer gelée, je me vois boire ma bière musique aux oreilles et penser, penser large, penser grand. Me sentir m'envoler, tenir mes rêves entre deux songes. Puis respirer et aimer être là, dans cet endroit, laissant tout autre élément superflus s'en aller.

Je découvre les horizons, les rajoute à ma carte mentale de la ville. Je me repère.

Je sors du Sauna, mon corps est un pyjama. Sensation magique, confort ultime. J'écris et je sent mes jambes chaudes caressés par le tissus de mon pantalon, je m'imagine déjà m'enrouler dans mes draps et mourir de l'agréable.

Lizzie regarde par la fenêtre, ne cherchant rien. Elle aussi aime juste observer, être là, pendant des heures, le regard vif, puis vide. Espoir et désespoir ne cessant de se chevaucher. Quand je n'y vois plus rien la route s'éclaire soudainement, comme si une force supérieur m'empêchait de vouloir abandonner : « c'est là, regarde, tout ce qu'il y a devant toi ».

Il faut que je me tienne à la rigueur, j'ai tendance à vouloir m'évaporer. J'ai beaucoup à faire, sortir mes rêves de leur prison dorée, les faire naître dans la matière.

Je suis fatiguée, excitée, inquiète, seule, heureuse, neutre, j'ai froid, j'ai chaud. Il fait sombre alors les gens ont installés des lumières partout, moi y comprise. Comment lutter face à l'obscurité ? Face au froid ? Toujours, constamment, en confrontant les opposés, en rétablissant les équilibres.

 

Ici les gens se laissent de l'espace, se laissent vivre et être libre sans s'obstruer. Pas beaucoup d’autodestruction, ils cherchent plutôt à aller bien, à comprendre comment aller bien, à faire l'effort de l'être du moins. Car les conditions climatiques font qu'ils n'ont pas à chercher la destruction pour trouver la difficulté, elle est là, réelle, présente. Alors ils ne se laissent pas mourir, combattent dignement sans armes, seulement avec l'esprit.

 

Mais que dis-je, je ne les connais même pas encore.

Je fabule.

Quand est-ce que je vous rencontre ?

Je ne suis pas venue ici pour m'isoler.

Ma quarantaine finis bientôt.

Je veux commencer à vivre.

Finis la découverte de la ville,

Commencer la construction d'une vie.

Je vais bientôt m'enterrer dans un mutisme, il faut que je parle.

 

I want to meet you all. I want to be a part of this, I want to be ; to be here, really here. I want it all.

 

 

[ Un jour de plus, je suis déjà plus. Chaque jour je m'inscris d'avantage dans le paysage. Je prend mes marques pour revenir y bâtir.

Encore une fois seule au bar – j'en teste de différents.

J'ai acheté un mentaux et un pantalon, mieux habillée, je m'éloigne de ma déguaîne sans flow.

Je porte ma balade du jour en moi, il a fait soleil aujourd'hui, pour la première fois depuis mon arrivée. J'ai ouvert les rideaux et le ciel était bleu, le soleil éclairant pâlement les horizons.

Jsuis contente

Comme une brève pause entre les ciels plombés, aujourd'hui à respiré.

Petites collines enneigées donnant un panoramique sur la mer. Il fait froid. Beauté en négatif. Je marche.

 

Manque plus qu'des potes

Manque plus qu'lécole

La nouvelle routine,

Ma nouvelle vie à mi-temps,

A laquelle je devrai mettre un terme à terme,

Toujours pour un à bientôt

 

Entourée de gens sans jamais leur parler, des yeux qui se confrontent pour quelques instants, puis l'oubli.

Le monsieur à côté bois sa bière seul, agrippé à son téléphone, moi au moins suis agrippée à mon stylos. J'écris pour de vrai, communique avec mon être. Seule aussi, mais entière avec ça. Avec moi. Je ne cherche pas d’échappatoires, je suis là, comment pourrais-je être ailleurs ?

Voyager et ne rien voir, voyager pour raconter, qu'est-ce que voyager ? Je suis dans un autre pays et c'est toute ma vie qui a suivi, j'ai juste laissée Hosana là-bas.

 

L'être humain à côté de moi essaie de communiquer, mais c'est moi qui me renferme. Je ne fais pas confiance aux hommes, rarement désintéressés. Ici parait-il sont-ils plus, moins.

 

J'ressemble vraiment à rien avec ces fringues de ski sérieux,

Elles font trop d'efforts ces fausses-filles,

Au moins on peut dire qu'en l'instant, je n'ai vraiment pas beaucoup de superflus,

Juste moi, ma bière et ma sale déguaine.

Va boire ton verre aux chiottes lady,

What ?

Don't fucking know. Want to speak to somebody, somebody interesting

Want to love

 

Je vous ai exterminé, fous de mon passé,

Décomposés à chaque coins de notre vaste galaxie

D'autres bien plus loin encore, direct passés par le trou noir,

Bien pratique pour faire disparaître avec force et poésie.

 

- Je m'engloutis,

Mon écriture est-elle sacrée ?

Savent-ils encore écrire ?

Honneur qui s'évapore,

Tristesse du destin faisant disparaître les belles connaissances

Ils ne veulent pas êtres seuls, ça les détruits

les ronges jusqu'au plus profond de ce qu'ils ne savent pas qu'ils sont

Déjà perdus avant même de s'être connus. -

 

Miss you Love. Who ?

 

Je dois remettre à zéro

Laisser le passé se faire aspirer par ce fameux trou noir

 

Pétasses

 

Tu la veux mon intimité ? Les curieux sont toujours friands.

 

sont où les vikings..

 

God bless the beer today too ]

 

 

 

 SVT - XXXX


LA MER BLANCHE

 

10 Janvier 2021 – La mer blanche

 

 

Aujourd'hui il neige. Je suis face à l'éternité. Mer gelée, un infinis de blanc, beauté sans nom. Les flocons dansent dans le ciel noir, les lampadaires les exposent, mettent en avant la splendeur de leur spectacle involontaire.

Farizio Paterlini joue sur son piano dans mes oreilles, j'aime la vie quand elle est accompagné de musique, sentir mon cœur se briser d'extase pour le beau, mon émerveillement pourrait me tuer, presque toujours les larmes aux yeux, un gloussement qui veux rire si fort. Heureuse. La beauté me rend heureuse. Être face à la mer et presque pouvoir marcher dessus, ne même plus la voir, m'imaginer glisser sur elle avant qu'elle ne m'engloutisse.

 

Je suis là mon amour, plus présente que jamais, toi dans mon cœur, battant si fort à ton idée, à mon image mentale de toi. Tu me portes quand je te chéris des milliers de kilomètres au large.

La vérité c'est que j'aime aimer pour moi, pour sentir ce sentiment me transporter si agréablement, me voir voler en agrippant mes petits sentiments par le bout de mes doigts.

Je vous aime et vous aimerais toujours de loin. Ainsi, quand je suis seule, je vous fais renaître, exister dans mon monde. Quand je suis plongée dans ma solitude, je vous fais danser dans l'air, bondir par la fenêtre, dégager ces nuages qui obscurcissent mon horizon.

Quand je suis seule vous être tout ce que j'ai. Quand je suis seule je ne suis jamais aussi bien entourée.

 

La neige s'acharne dehors, le reflet des guirlandes sur la fenêtre ornemente l'instant.

Quand pourrais-je enfin aimer ? Aimer ce qui ne viens pas de moi, aimer ce à quoi je ne penserai pas sans eux. Sans ces esprits que je rencontrerai bientôt, ceux qui me ferons chavirer dans la renaissance de Svetlana, qui la laisserons devenir, qui la ferons s'exprimer, exister, et elle à travers eux, à travers leurs yeux d'inconnus plein de tout ce que le monde ne lui a pas encore montré, il la feront devenir un Empire.

J'ai préparée l'espace dans mon cœur pour accueillir ; vidangé Hosana pour Svetlana ; il y a tout à refaire, tout à rencontrer, présenter, installer. Un espace entier plein d'une chaleur passée. Le souvenir de ces ancêtres veillent à la sérénité comme religion inscrite dans les murs de mon cœur.

 

 

 

SVT - XXXX


IL EST TEMPS D'ECRIRE

 

17 Janvier 2021 – Il est temps d'écrire

 

Tout est blanc. J'ai rencontré des gens.

Petit à petit mon nouveau monde se construit. Je veux parler, je veux exister. Mais je ne sais jamais m'arrêter, 5 bières après et 2 rhums avant, il y a eu un instant de solitude avant l'expression de ma folie incontrôlable. Je rentre le soir, éméchée, longeant la rive enneigée. C'est si beau que j'en sautille tout le chemin, en tentant de ne pas m'écraser contre la glace, de m'enfoncer dans la blancheur des routes. Raccompagnée par une âme bienveillante, tous les souvenirs ne sont pas là à mon réveil. Un songe de honte mélangé à l'excitation d'une nouvelle vie entrain d'arriver, mon ventre m'empêche de dormir.

 

Quel manque me manque ? I wish you well dear.

 

Je mange toujours n'importe comment, ici c'est pire. Je me fais livrer de la bouffe sans comprendre un fichtre mot au site, car bien évidemment, tout est écrit en finnois-suédois, alors je clique n'importe où, laissant le seigneur décider de mon menu du soir. « un wrap sans rien dedans madame, vous êtes sûre ? », une pizza aux crevettes et aux salsifis ? Bouffe indienne avec bien trop de légumes dedans ? Je vais commencer à traduire la liste des ingrédients je crois, la flemme ne m'a pas aidé jusqu'ici.

 

 

 

SVT - XXXX

 

 


JE L'AI VU

 

19 Janvier 2021 – Je l'ai vu

 

Encore une fois je m'aventure dans la pénombre Helsinkienne. Et aujourd'hui, je l'ai vu, la beauté d'Helsinki. Je l'ai vu, cette ville, sa magie, ses couleurs. Longeant l'île rattaché au continent par un pont où le froid n'a rien épargné. Les buissons ressemblent à du coton, la mer est fissurée.

Je n'ai pas mes écouteurs, alors j'écoute le silence. La neige absorbe tous les sons, c'est juste l'obscurité et le silence, l'obscurité et l'horizon glacé. Je m'émerveille dans un monde dépeuplé.

 

Mon doudou commence à puer sa mère faut qu'jle lave, plus noir qu'la nuit.

Lizzie est allée renifler je n'sais quoi sous le lit, elle à la même couleur que mon doudou maintenant, pauvre chose. Quand elle s'emmerde elle me fonce dessus, me mord la joue et part en sautillant les oreilles en arrière. Pas finis celle là. Faut dire qu'elle n'a jamais vraiment dû se remettre des acquas cannabisien dans mon 15m2 à Toulouse.. Puis le 12:30 l'a terminé j'crois. Maintenant elle est aussi barge que moi, parfois je cherche l'âme dans son regard sans vraiment la trouver, un peu inquiète, puis elle reviens.

Toujours à m'attendre devant la porte quand je sors de la douche, c'est bien, je peux lui faire un câlin en attendant que mon petit corps sèche. On regarde par la fenêtre la neige voler.

Quand je me réveille, elle se réveille en même temps, on communique dans un langage entre les onomatopées, le chat, l'humain, ou juste tous genres de sons susceptibles de traduire une émotion. Ca a toujours fonctionné jusqu'à présent, étrangement ces discussions sont parfois assez complètes. Jusqu'à c'que j'perde la boule à rester chez moi, bouffer des conneries de céréales qui la plupart du temps sont pas loin de me faire tomber dans les pommes parce qu'elles sont 80 % de mon alimentation, à regarder des séries sans profondeurs, puis à parler le Lizziz.

Alors je me réveille au bout de quelques jours d'hibernations. Sors dehors et réinterroge mes buts.

 

       Je marche, encore, et la vois, cette inévitable cathédrale que le ciel souligne. Plus de deux semaines ici et je n'étais toujours pas tombée dessus, me disant qu'elle apparaîtrai en temps voulu. Elle ne m'a pas déçue. Encerclée d'une vaste place et de bâtiments aux couleurs pales. Ils n'arrivent même pas a la moitié des escaliers menant jusqu'à ses portes fermés. Escaliers transformés en énorme piste de luge, juste un quart est dégagé pour permettre d'atteindre les hauteurs. Il n'y a personne, juste les tramways verts qui traversent la ville. Je suis dans le cœur et je vois les étincelles.

 

 

 

 

 

SVT - XXXX


FINNISH STYLE

 

23 Janvier 2021 – Finnish Style

 

18:30, c'est l'heure à laquelle nous nous sommes donnés rendez-vous avec Elie ; le gars du airbnb où j'ai dormis en arrivant à Helsinki et avec qui j'ai gardé bon contact. Toujours envie de m'enfuir 5 minutes avant d'arriver « dans quelle merde suis-je encore en train de me foutre » mais finalement je ne réfléchis pas trop et décide de dire oui à tout ce qui m'est proposé.

J'arrive au Sauna, bâtiment assez incroyable.

Une heure d'attente avant de rentrer, « fucking corona » He said. Moi j'suis juste déjà bien contente de pouvoir être là. Alors on patiente au café dans une bonne entente sans remarquer l'attente. Je commande un verre de vin blanc plus cher que l'entrée, ravale mon mécontentement et savoure l'instant.

Heure écoulée, temps de rejoindre un ami devant la porte du sauna. Corps en slip fumant, Elie lui  tend une bière sans alcool (qui bois ça?).

 

      Introduction dans le Sauna à 100 degrés,

les gens parlent fort,

rigolent,

- splash -

balancent de l'eau sur les pierres chaudes pour faire monter les nuages de vapeur,

- splash –

- splash -

– splaaaaash -

un mec ridiculement surchargé de muscles fait monter la température du sauna à je n'sais pas combien,

je vais prendre feu.

On sors avant de se dessécher.

Direction le bain de glace,

oh oui j'en rêve.

« First time in ice ? » « yes, not afraid »,

je descend les marches menant à l'eau tempéré certainement à au moins -2.C sans réfléchir,

en moins de 3 secondes mon corps entier est dedans.

« You're even more crazy than I thought », 

yes I am.

Choc thermique sans conséquences,

on retourne dans le sauna,

fait chaud après le glacial,

on sors du sauna,

je commence à me sentir dans un état second,

défonce naturelle,

tout va vite.

Allés retour entre sauna et piscine,

je prend la serviette d'un étranger par mégarde,

« Hey mam are you sure this is yours ? » « oh fuck no sorry, here take it»,

 je ne comprend plus rien. 

 

Plus d'une heure passée,

l'aventure préféré des finlandais se termine,

l'heure de rentrer,

de se dire au revoir,

et à bientôt ?

« Had a great time ». 

 

 

 

SVT - XXXX


SVETLANA ?

 

25 Janvier 2021 – Svetlana ?

 

Je respire avant d'écrire, je sent que j'vais en balancer des mots. Ma tête fume, fume d'idées, de questions. Mes nuits ne durent pas bien longtemps, je me demande.

Suis-je légitime ? D'arriver ici prétendant d'être n'importe quoi, n'importe quoi de n'importe où. J'ai les cheveux noirs et ils sont tous blonds, j'veux m'appeler Svetlana mais c'est pas l'bon pays. D'autant plus que les frontières ici ne sont pas seulement géographiques, mais bien ancrés, ancrés depuis peu, depuis que la Finlande à crée sa propre autonomie, sortant de longues années de colonisation. Mais ici On ne parle pas de la guerre, « shame ». Alors puis-je ? Puis-je emprunter un prénom qui défie l'histoire et les cultures ? Est-ce correct de vouloir m'approprier ce que je ne connais pas ? De prétendre vouloir aspirer à une personnalité sur laquelle je n'ai pas d'autres sources que celles de préjugés lointains ? Mais je ne pense pas vouloir « ressembler à » ou vouloir« jouer à », mais plutôt aspirer à « que puis-je être ».

Appropriation culturelle ou réappropriation culturelle ? Vol ou inspiré de ?

C'est bien pour toutes ces questions que je me suis toujours pas présentée en tant que « Svetlana ». Pas les couilles ou conscience des connotations que je ne veux pas impliquer ? J'avais déjà bien conscience de la problématique que ce prénom impliquais, aujourd'hui les questions s'étendent simplement plus concrètement. L'appliquer? Pourquoi? Différer? Pourquoi ?

Hier j'en ai parlé, ça l'a rendu réel, ce personnage. Car jusqu'ici je ne sent pas la réalité du changement, juste le projet resté secret dans mon esprit et mes carnets. Resté connus uniquement de ceux qui m'y ont accompagnés.

Lizzie ?

 

Projet qui m'a mené ici, puis-je faire marche arrière ? Est-ce ok de se tromper ? D'apprendre, de comprendre et d'évoluer ? Les discussions ont toujours ce pouvoir de rendre concret ce qui se cache ambitieusement derrières quelques couches de silence.

Le but n'est pas d'être quelqu'un de complètement différent, ça n'est pas de mentir ni de jouer un rôle. C'est se sentir petit à petit les changements faire devenir une personne une nouvelle. De réaliser avec conscience ce qu'il se passe, quand il est temps d'apprendre, et ce qui fait apprendre.

J’appellerai « Svetlana » le projet, mais pas mon prénom. Trop. Ça ne sonne pas juste, alors ça ne sors même pas. Je ne suis pas quelqu'un qui ne me ressemble pas, mais l'autre côté du miroir, quand le miroir se reflète infiniment. Je suis un degrés de l'autre côté, l'autre côté de mon être. Le côté qui vie dans la nuit et le silence, celui qui observe et apprend. Mais ça n'est pas « Hosana » non plus, une descendance, une ressemblance, « Oksana » peut être ? Ça me semble plus réel, plus ancré, plus profond, et sonne plus juste. A quelques degrés. Mais pas la même. Je suis le reflet devenue la source. Basculé de monde. D'ailleurs si je pouvais me même pas m'appeler, ne pas m'encombrer de vouloir me définir par une sonorité. Par des lettres qui attachés et sortis d'une bouche font que je me retourne pour dire « c'est moi ». Moi. Ce moi n'existe pas. Il est une pensée dans l'air, un tas de chair ancré dans la terre.

 

Mes questions existentialistes m'enterrent.

Acharnée à questionner le tout sans vraiment comprendre la profondeur dans laquelle je suis déjà,

aucun nom pour la définir,

aucune forme pour la concrétiser.

 

incapable de trouver de réelles clés ?

Car il n'y a pas vraiment de portes,

Juste une route sans frontières et la poussière qui cours.

 

Je ne joue pas à m'échapper. Personne ne peut se fuir.

Je veux être juste sans bousculer, alors je saute pieds-joints dans le plat et éclabousse tout le monde avant de m'excuser. Je n'ai jamais compris ma logique. J'ai mis un sacré moment avant de comprendre que l'eau chaude était efficace pour faire la vaisselle, alors je la faisais à l'eau froide, m'entêtant à haïr cette tâche impossible avant d'essayer la légende de l'eau chaude.

J'apprends par moi-même, toujours par expérience et rarement par les connaissances m'étant transmises. Un sacré bordel dans la tête pour peu dire, alors j'me barre dans le froid du nord pour essayer de mettre de l'ordre, de m'organiser dans les kilomètres d'espaces séparant chaque individus.

Ici ils aiment la distance, pas besoin d'un virus pour que les gens se tiennent à plusieurs mètres les uns des autres. C'est sûrement pour ça que le pays n'est pas trop affecté par ce fucking corona, ils sont tous barrières, mais ne se mentent pas, se regardent dans les yeux de loin sans prétendre, seulement en se demandant si l'espace personnel peut être atteins, par douceur, par lenteur, remplaçant lentement le froid qui les congèlent en feu qui les maintiens, de réels liens.

 

 

 

Jeudi dernier on est allés au karaoké (nous c'est les 4 erasmus et la tutrice). Un d'Autriche, une de Taïwan, tutrice originaire du Danemark, une française et une Svetlana Hosana Oksana on ne sais quoi, french girl or marseille girl, I don't really know myself, this is the shit i'm trying to find out, more or less.

 

Je veux changer de pays mais n'ai jamais aussi bien parlé du miens.

Je veux prendre une autre apparence mais ne cesse de rappeler d'où je viens.

Qui suis-je,

ce que je connais,

ce que j'ai été.

Je deviendrai sûrement Svetlana quand je rentrerai.

Ici je suis une transition sans nom.

Je ne possède que mes questions en l'instant.

 

       Au karaoké, les gens s'expriment. Se taisent partout mais explosent au sauna et en chantant. C'est là qu'ils sont, qu'ils relâchent tout ce qu'ils se gardent d'être. Alors d'affreuses mélodies sortent de leurs cordes vocales, me crispant au plus au point avant que la bière ne me fassent presque envie de chanter moi-même.

Le peuple alcoolisé du karaoké se transporte chez je ne sais trop qui, nous y compris. Bière de médiocre qualité aux effets de gueule de bois remarquable nous accompagne durant nos heures nocturnes d'échanges avant que chacun ne se retire chez soi.

Je commande un taxi car ni mes pieds ni mon âme ne me tiennent. Encore faut il être capable de communiquer avec le chauffeur pour indiquer ma position, incapable de remplir cette mission, je me transporte telle une folle ivre dans chaque coin du quartier baragouinant n'importe quoi au chauffeur, lui indiquant tous les noms d'enseignes que je rencontre «I'm at heuuu do you see the orange thing in the shop on theuu heu the big street la tu vois ? » « WHAT SHOP » he said a bit angry « heuu no hmm i'm coming don't move... buut I don't know where you are so heuu where should I come? » shit j'suis sur une route uniquement piétonne tu m'étonnes qu'il ne me trouve pas. Je me ramasse dignement la gueule par terre quelques fois avant d'y faire tomber mon téléphone qui s'éteindra définitivement en cet instant afin d'abolir toutes mes chances de rentrer avec ce taxi monté d'une colère initiale de 0 à peut être.. 7,5 ?

Ok, je retourne complètement furax devant l'appartement m'ayant transformé en un individus incapable de rentrer chez elle, même en taxi. Marguerite est encore là, alors on attend le prochain bus ensemble. Après quelques quarts d'heure d'attente on se résigne à rentrer à pied, 2 minutes après cette décision le bus nous dépasse sans même nous remarquer. Rage, oh douce rage.

Mon corps pèse si lourd, jambes engourdie par la neige rendant tous trajet incroyablement essoufflant. Itinéraire initial de 30 minutes devenue 2 heures de marche, neige ou alcool ? Au moins, c'qui est pas mal en Finlande c'est que pour les gens comme moi qui ont une phobie terrible de rentrer quand le jour se lève, ici, ce problème ne se pose pas vraiment. Je pourrai même mettre 3 heure de plus à rentrer que le jour se lèverai timidement avant de retourner s'avachir ailleurs.

 

 

Je dors pendant deux jours.  

 

 

 

SVT - XXXX


LEVYTIE

 

26 - 31 Janvier 2021 – Levytie

 

Le temps s'organise. Ou bien est-ce ma vie ?

Mon réveil sonne à 7h, l'heure de reprendre un rythme de vie d'humain scolarisé. Il fait encore nuit. Le métro m'emmène près de Levytie, là où se trouve le second bâtiment appartenant à l'école contenant les outils et machines pour travailler métal, terre et bois.

Je traverse un petit bout de forêt, premiers pas sur un trajet bientôt quotidien.

La température s'est réchauffée. 1.C, canicule, je n'ai que 4 couches de vêtements. La neige fond et chacun se bat timidement avec le verglas pour tenter de ne bas succomber à la gravité. Je ne suis pas tombée. Mais il n'est pas facile pour les énervés de partir brusquement, car alors, chaussure impuissante face à la glace, toute crédibilité s'envole quand les culs touchent le sol. C'est alors avec un esprit calme et méditatif qu'il faut appréhender son trajet, alerte et à l'écoute, tâtant chaque nouveau pas avec lenteur afin de pouvoir avancer sans se détruire le coccyx. Les tas de neige tassés sur les trottoirs fondent et ornementent la ville d'une couleur maronnasse. Pourvu qu'il reneige bientôt, ces nouveaux degrés n'aident vraiment personne. Ou bien ?

 

      Je communique avec les individus présents à Levytie dans la petite cuisine où se trouvent des canapés, à l'heure du repas ou pour les pauses, dehors en fumant une clope ou en naviguant dans cet énorme bâtiment ressemblant étrangement à un parking de bateau. Les métros eux ressemblent plus à des sous-marins.

« and you, what are you doing in metal today? » « hmm, well, don't know really, something between a crown and a helmet, but it looks like more to a.. you know, the thing they put on your head when you end up on the electric chair ? » « oh.... waw .. ok.. ». Me prennent déjà pour une psychopathe.

 

//

 

- Je veux impliquer le corps sans le montrer, parler de cette surface toujours couverte. Quelle est cette couverture ? Comment transmet-elle une personnalité ? Une pensée ? Une attitude ? Comment un style vestimentaire catégorise t-il immédiatement celui qui le porte ? Sommes-nous soumis à nos physiques ? Ou comment en prenons-nous le pouvoir afin de lier avec osmose corps et esprit ?

 

Retirés de celui qui le porte, que reste t-il du vêtement, de la parure ?

Qu'est-ce qu'un décor sans murs ?

A quel moment le matériel prend t-il le pouvoir ?

Nous leur donnons le pouvoir, dans nos rêves et espoirs, dans nos recherches désespérés de symbolisme. Dans nos croyances, dans notre peur du vide et dans notre peur du rien.

 

- Je surcharge l'espace pour ne pas sentir l'infini m'engloutir.

// 

 

      Je suis ici depuis bientôt un mois et commence à ressentir les détails. Les détails qui font que j'habite là, prendre le métro le matin et reconnaître le son spatial qu'il fait, être familière à sa couleur rouge et à sa tronche de sous-marin, le laisser me transporter parcourant le pont qui survole un bras de mer. Appréhender le sol chaque jours en me demandant si je vais m'enfoncer dans la neige, patauger dans la flotte, ou me casser la gueule sur du verglas. Porter au moins cinq couches de fringues pour ne pas être couverte par le froid. Rentrer de l'atelier par le petit chemin dans la forêt, regarder le ciel violet quand le soleil s'est couché, boire des bières à Vaasankatu.

 

J'me prend ma claque à chaque fois au sauna mais c'est moi qui SPLASH maintenant. J'prend une grosse louche pleine d'eau et la fait s'éclater contre les pierres brûlantes, une deuxième, ou troisième, outch, même sensation qu'un gros shoot de vodka, mais c'est à l'extérieur que ça se passe. Mon corps dégouline de toxines. C'est bon ça. Douche d'eau froide, ça y est, ma tête tourne déjà, toujours à l'heure.

Chaud froid chaud froid chaud froid j'rentre dans mon appart un étage au dessus et laisse la sérénité m'envahir. Et merde faut que j'mange. Vaisselle de 5 kg dans l'évier, moitié d'oignon vieux d'une semaine dans le frigo, pourquoi je vais pas faire les courses comme tout le monde bordel ?

Pâtes aux pâtes. Putain j'ai même plus d'pates. Bon ben nutella..... J'ai jusqu'à 25 ans pour arrêter mes conneries et devenir responsable engagée, c'est ce que je me suis fixée. Peut pas être mature partout. Où le suis-je donc alors ? - Mais si t'es super zanouta

 

Mes yeux vagabondent dans la pièce, s'arrêtent sur un détail qui les interpellent et se demandent, sans chercher réellement de réponses. Ils savent qu'aucunes ne les satisferont, que des mots sur des formes les contredisent. Et pourtant, je ne cesse d'écrire, de décrire. 

Je ne m'ennuie pas, je n'attend pas. Je ne cherche pas à être ailleurs. Je ne m'urge pas d'arriver. 

 

 

M'aimeriez-vous?

Si je ne vous observais pas? 

Si mon regard au fond de la pièce ne fixais pas la maladresse de vos gestes embarrassés? 

Ne notifiaient pas le son de vos voix qui changent quand vos mots ne transmettent que du vide? 

M'aimeriez-vous?

Si je ne soulevais pas vos hontes en tentant de traduire leurs sources? 

Si je ne caressais pas vos plais mal pansés? 

J'aspire à découvrir la vérité mal remplacée par des efforts de dissimulations. 

Que cachons-nous?

Peur de nos cœurs, les mal-aimés de tous les siècles

 Qu'adviendra t-il ?

De nos monologues introspectifs

où se cachent les raisons perdus, les causes fanés

Qu'en penseront ils?

De nos histoires mal racontés?

De nos parades d'ego exhibés? 

Je vous tend la main et allons nous-en,

Là bas le soleil ne brille pas, 

Mais vos sincérités auront leur chance

Parait-il, 

Qu'il ne faudrait jamais se mentir

 

 

 

SVT - XXXX